Projet Résigraphies

2020: dès les premières semaines de confinement, le “monde d’après” était sur les ondes et sur les écrans, dans toutes les discussions, dans tous les médias généralistes ou d’opinion. Décroissance, lumière sur les failles de notre système en dépit des sonnettes d’alarme tirées par les scientifiques depuis les années 60 : notre civilisation semblait au pied du mur et retenait sa respiration.

Le déconfinement semble en quelques semaines avoir balayé les belles idées et perspectives de cet “après”. Pourtant dans cette tentative de retour à la “normale” et malgré les œillères, les leçons et les questions apportées par la pandémie subsistent, telle une persistance rétinienne, rendant inconfortable le déni.

Memento, collecteur de mémoire et vecteur de paroles, proposait de répondre à la question: “quelles réflexions le confinement et la crise sanitaire ont-ils fait naître chez vous?”.

Malgré une forme de non-dit dans ce monde de l’après et un retour de l’économie-à-tout-prix, ces questionnements, à différentes échelles, sont pourtant omniprésents dans les réflexions de tous les publics, des quartiers “prioritaires” aux campagnes, des publics précaires aux milieux privilégiés.

“Résigraphie(s)”, contraction de résilience et graphie [écriture], tente humblement d'apporter sa contribution à la quête du sens en créant des ponts entre les diverses réflexions récoltées lors de “Memento”.

L’objectif principal est la mise en valeur des actions concrètes, qu’elles soient en développement ou pionnières, dans une diversité de lieux prônant l’alternative: des habitats participatifs aux écovillages, en passant par les tiers lieux et les luttes.

La mise en œuvre de ce projet vise, en proposant des formations et la mise à disposition de matériel, l'autonomisation photographique des acteur.trices de ces initiatives, tout en incluant les habitant.e.s et les personnes disposant de peu de ressources.

L’usage des photographies

  • à court terme: illustrer qualitativement les actions des structures où sont déployées le projet et ainsi mieux optimiser leur communication
  • à moyen terme: des expositions communes et la création d’une banque d’image en licence libre (Creative Commons BY-NC)
  • à long terme: un fond documentaire sur l’évolution des initiatives alternatives et les transformations sociétales

Partant de la base de dix ans d’expérience de travail en résidence artistique, les mots d’ordres sont: faire, transmettre, autonomiser, valoriser et fédérer.

  • Faire: documenter et participer activement à la vie du lieu pour en comprendre les enjeux et les contraintes.
  • Transmettre: À l'attention des publics et bénévoles des lieux ressources, mise en place de cycles d’ateliers trimestriels d’initiation et d’éducation à l’image, accompagnement des projets de l’écriture à la restitution.
  • Autonomiser: mise à disposition de kits photographiques (boitiers reflex et objectifs) et continuité du travail de documentation par les publics.
  • Valoriser: Mise en place d’expositions et de tables rondes autour de thématiques liées à l'éco citoyenneté, création d’une base de données en license libre à destination des lieux ressources 
  • Fédérer: Générer des espaces de rencontres et mutualisation des outils et des productions visuelles, avec en trame de fond l’identification, la cartographie, la rencontre et la mise en lien des initiatives locales ou nationales ayant une expérience de longue date sur des volets spécifiques (SEL, monnaie locale, ateliers, permacultures, autonomie énergétique…)

Création d’une communauté à partir des personnes formées et d’artistes, les “résigraphes”, et accompagnement des personnes formées lors des ateliers sur le développement de projets personnels.

  • Un aspect inclusif

Il est demandé aux structures accueillantes lors de la constitution du groupe de se rapprocher de structures sociales et de conserver deux places solidaires minimum à destination de publics ne disposant pas ou peu de ressources.

Ces places sont financées grâce au prix libre et conscient, soit par les fondations partenaires.

  • Repenser nos échanges économiques

Accès des formations à prix libre et conscient et troc. Le financement du projet inclut une valorisation de ces échanges et le matériel est majoritairement issu des réseaux de seconde main, l’ESS et des partenaires exclusivement locaux.

2021-2022: Le dispositif se déploie dans différents lieux ressources du Grand Est

Par le biais de résidences de une à six semaines et le prisme de formations et d’ateliers photographiques, le projet rayonne depuis deux zones: l'une urbaine en l'Eurométropole, et l'autre rurale dans les Vosges du Nord.

Par le prisme de la photographie le dispositif participe à l'autonomisation des initiatives alternatives notamment sur l'aspect communicationnel :

  • Documenter et communiquer sur les chantiers
  • Communiquer et transmettre l'histoire des lieux et des initiatives par la création de banque d'images auto-alimentées
  • Créer et référencer des ressources accessibles à tou.te.s

Durant cette phase le dispositif amorcera la poursuite d'objectifs à plus long terme à savoir:

  • La création de lien entre lieux alternatifs, entre leurs publics
  • La mutualisation de ressources et de connaissances

Janvier 2023 est le début de l'aventure associative, portée par un cercle coeur de Résigraphes de tous horizons.