Les festivaliers dans le viseur des résigraphes

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23/07/2022

Cette année, les photographes bénévoles et professionnels du projet Résigraphies investissent les festivals Summer Vibration et Rock your Brain. Durant les cinq jours de l’événement, ils ont pour mission de documenter la vie sur le site, de la scène jusqu’aux coulisses. L’opération se fait au profit d’Emmaüs.

« Magnifique ! » s’exclame le festivalier en admirant son portrait sur l’écran du photographe. La réponse fuse, enjouée :« C’est vous qui êtes magnifique ! »

Voilà qui décrit assez bien l’ambiance qui règne dans le studio photo solidaire de Résigraphie, installé en face de la grande scène du Summer Vibration Festival. Sous le chapiteau bleu, une vingtaine de bénévoles se relaient durant tout le festival pour tirer le portrait des festivaliers, imprimé sur place. Les modèles disposent d’une panoplie bariolée de décors et de déguisements prêtés par Emmaüs. En famille, entre amis, les festivaliers défilent devant l’objectif. Ils s’essayent tour à tour aux instruments qui peuplent le studio, comme les tambourins : « Jouez un peu les gars, ça se voit que vous faites semblant ! » Ou la guitare : « Dépêche-toi de prendre la photo, j’ai trop dansé hier je tiens plus sur mes jambes ! »

Financer un tiers lieu culturel

Les bénéfices de l’opération seront reversés à Emmaüs. Ils permettront de financer leur projet Emmaculture, un tiers lieu culturel qui ouvrira à Scherwiller horizon 2023. Mais qui sont les Résigraphes, ces bénévoles bardés d’appareils photo que vous croiserez sûrement au détour d’un barnum ? Tous ont reçu une formation professionnelle de Dominique Pichard, photographe de métier à l’origine du projet.

« L’idée, c’est de former les gens à la photo pour qu’ils puissent ensuite donner bénévolement de leur temps pour documenter des initiatives alternatives », explique Christine, bénévole depuis un an et habitante d’un écolieu dont elle souhaite garder des traces du quotidien. « Après la formation, chacun s’engage à documenter des lieux porteurs de sens pour créer une grande banque d’images gratuites. Et grâce à la photo, on peut mettre en réseau des lieux résilients », ajoute Pauline, une autre bénévole.

« Une chance incroyable »

Sur le festival, les photographes amateurs se divisent en groupes de deux ou trois, soit pour sillonner le site à la recherche de scènes à immortaliser, soit pour photographier les artistes sur scène. D’autres encore gèrent le studio photo.

« C’est vraiment une chance incroyable de faire des photos de qualité pro sur un évènement de cette envergure », s’enthousiasme Pauline.

Ils sont bien entourés par une équipe de professionnels : Paola Guigou, qui s’occupe du studio, Bartosch Salmanski, qui encadre le photoreportage, et Nicolas Keshvary et Christian Ballard à la photo de scène.
Les images partent ensuite au post-traitement, aussi géré par les bénévoles, puis atterrissent sur les réseaux sociaux et le site du festival. Et elles restent à jamais dans les têtes des festivaliers :

« Hier j’ai photographié un couple de jeunes parents, ils étaient très émus d’avoir une photo avec leur enfant qu’ils emmenaient pour la première fois en festival », se souvient Yeliz, le sourire aux lèvres.

Louise LLAVORI

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